Vassili Grossman, Vie et destin
Un chef-d'oeuvre miraculé, soustrait vingt ans durant par le KGB. La première partie porte sur la bataille de Stalingrad, analysée à travers des personnages représentatifs de la société soviétique : le directeur d'usine Spiridonov, l'homme du Parti Krymov, le militaire Novikov. Ils soutiennent un postulat optimiste : la victoire était inéluctable, parce qu'elle est le triomphe de l'homme sur la bête. L'écrivain pouvait s'attendre à voir son livre acclamé comme une grande oeuvre réaliste socialiste. Il n'en fut rien, et le mécanisme de cette campagne est démonté d'avance en seconde partie à travers le personnage du savant Viktor Strum : alors que l'esprit de résistance galvanise la Russie, il fait une découverte qui bouleverse la physique. Il sera néanmoins accusé de s'être « coupé des masses » et sera sommé de faire son « autocritique ».