Brecht, charité bien ordonnée
Toulouse (31). Du 9 au 19 octobre. Jean Bellorini met en scène La Bonne Âme du Se-Tchouan de Brecht au Théâtre national de Toulouse.
Dans « la capitale du Se-Tchouan, à demi européanisée », Wang, le porteur d'eau, attend les dieux. Il s'installe aux portes de la ville pour être le premier à les rencontrer. Les dieux se présentent. Ils sont trois. Ils arpentent le pays en quête d'une bonne âme : une seule suffirait à sauver l'engeance terrestre. Wang se met en quête d'une chambre pour héberger ceux que Brecht nomme aussi « les inspirés ». Wang est pauvre, très pauvre. Son seul moyen de survie est de tromper les gens : le gobelet qu'il utilise pour servir l'eau possède un double fond. Les dieux s'en aperçoivent. Personne ne veut les héberger. Personne, sauf Shen Té, la prostituée. Shen Té sera donc élue comme la bonne âme, la seule. Au petit matin, les dieux quittent la ville : pour remercier Shen Té, ils lui laissent un peu plus de mille dollars.
Ces dieux très matérialistes, parfois très burlesques, reviendront à plusieurs reprises scander le récit, le rendre étrange, contribuant à lui donner un tour épiqu ...